Négociations conventionnelles : les échanges se poursuivent
Engagées à l’été 2025, les discussions conventionnelles entre les représentants des infirmiers libéraux et la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) ne se concluront pas avant la fin de l’année comme initialement prévu. Elles se poursuivront finalement en janvier 2026, selon les informations communiquées par Convergence Infirmière.
Une nouvelle séance de travail s’est tenue le vendredi 12 décembre entre les organisations représentatives des infirmières et infirmiers libéraux et la CNAM. Cette réunion, qui devait initialement marquer la fin des échanges engagés en juillet dernier, n’a pas permis d’aboutir à un accord définitif. Les discussions reprendront dès le mois de janvier, avec une séance plénière annoncée en début d’année 2026.
BSI et AMI : des points centraux des discussions
Le bilan de soins infirmiers (BSI) occupe une place centrale dans les échanges. Depuis janvier 2022, il s’applique à l’ensemble des patients dépendants, sans condition d’âge, et est facturable depuis octobre de la même année. Des ajustements sont aujourd’hui à l’étude, notamment pour les prises en charge les plus lourdes.
Une réflexion est engagée autour de la création d’un BSI renforcé, parfois désigné comme un BSI+, dont les modalités restent à préciser.
Sur le plan financier, une seule proposition a été évoquée à ce stade : une revalorisation de l’AMI de 10 centimes, représentant un budget estimé à 100 millions d’euros. Si cette proposition constitue une base de discussion, elle est jugée très insuffisante par Convergence Infirmière, rappelant que les actes infirmiers réalisés en ville n’ont connu aucune revalorisation depuis 2009, malgré l’inflation et l’évolution des pratiques.
Une reconnaissance du terrain encore attendue
Au-delà des aspects financiers, les infirmiers libéraux attendent une reconnaissance plus fidèle de la réalité de leur exercice quotidien : charge réelle des soins, temps non valorisé, coordination, complexité croissante des prises en charge.
Convergence Infirmière indique refuser des dispositifs déconnectés du terrain ou des financements orientés vers des organisations éloignées de l’exercice quotidien des IDEL. Le syndicat souligne également que certaines structures, comme les SSIAD ou l’HAD, sont favorisées malgré un coût plus élevé, alors que la prise en charge libérale serait deux fois moins onéreuse pour une qualité équivalente.
Des négociations toujours ouvertes
La poursuite des discussions est accueillie comme un signal positif, même si la prudence reste de mise. Une revalorisation inscrite dans la durée a été évoquée, mais la profession attend avant tout des mesures concrètes traduisant une reconnaissance réelle du rôle des infirmiers libéraux.
Parmi les revendications figurent également une meilleure utilisation du potentiel infirmier en matière de coordination des soins, de prévention, de suivi thérapeutique, de rôle propre et d’autonomie professionnelle, des compétences déjà présentes sur le terrain mais encore insuffisamment exploitées.

