🗓️ Publié le 16 juin 2023
La Haute Autorité de santé (HAS) a publié une nouvelle revue « Solutions pour la sécurité du patient » sur l’effet tunnel en santé.
Cet effet tunnel est un biais cognitif qui renvoie à toute situation dans laquelle l’attention du professionnel de santé est tellement focalisée sur un objectif qu’il n’entend pas ni ne voit pas des signaux d’alerte qui devraient pourtant l’amener à modifier son approche, voire à l’arrêter avant que ne survienne un Évènement Indésirable Associé aux Soins (EIAS).
Surtout, il convient de bien noter qu’il n’y a pas de contexte spécifique dans lequel un EIAS ayant un lien avec l’effet tunnel pourrait survenir. En effet, les EIAS ayant un lien avec l’effet tunnel peuvent survenir quel que soit le lieu du soin (bloc opératoire, urgences, unité d’hospitalisation, domicile …), aussi bien lors de situations particulièrement compliquées avec des patients complexes nécessitant une prise en charge en urgence immédiate que lors de situations de routine avec des patients non complexes, sans urgence et une prise en charge programmée.
Afin de se prémunir de cet effet tunnel et d’en minimiser les conséquences pour le patient, diverses stratégies existent :
- La réévaluation de la situation par un « temps mort ».
- Une demande d’avis auprès d’un confrère ou encore par des échanges au sein de l’équipe de soins.
- L’écoute active du patient.
La sortie de l’effet tunnel a souvent lieu sous l’impulsion d’un acteur tiers. La prise en compte des avis extérieurs (patient, professionnels de santé gravitant autour du patient …) est donc extrêmement importante.
De la même manière, la capacité à prendre en compte nos doutes et, le cas échéant, à réaliser une pause pour réévaluer la situation de soin, permet très souvent de récupérer la situation et ainsi d’éviter la survenue d’un évènement indésirable associé aux soins.
Enfin, s’il peut être délicat de détecter et de s’extraire d’un effet tunnel, la HAS préconise pour y arriver :
- D’exprimer à voix haute ses difficultés.
- De ne pas hésiter à solliciter l’avis d’un confrère ou d’une consœur et le cas échéant de lui demande d’intervenir.
- De prendre un temps de pause ou au moins de ralentir brièvement pour réfléchir.
En effet, ralentir, prendre le temps de la réflexion pendant le raisonnement ou la prise de décision permet au professionnel de santé de passer en mode analytique de sa pensée, de réfléchir de manière plus critique sur les données et, in fine, de faire moins d’erreurs : c’est le slowing down.
Pour plus d’informations ou pour approfondir le sujet de l’effet tunnel en santé, vous pouvez dès à présent consulter le document « Solutions sécurité patient » élaboré par la HAS :